LARISSA, PROTÉE, TRITON ET NÉRÉÏDE
Larissa
Larissa est la cinquième lune de Neptune. Elle fut découverte par Harold Reitsema à partir d'occultations d'étoiles et photographiée lors du passage de la sonde Voyager 2 en 1989. Son nom vient de Larissa dans la mythologie grecque. Elle se trouve à 73 600 kilomètres de Neptune. Elle a un diamètre de 193 kilomètres.
C'est un corps céleste de forme irrégulière qui ne présente aucune activité géologique.
L'orbite de Larissa, proche de la planète, est instable et la lune décline vers Neptune à cause des forces de marée de celle-ci. Elle devrait probablement se briser un jour, former un nouvel anneau planétaire ou s'écraser sur Neptune.
Protée
Protée est le sixième des satellites connus et le deuxième plus gros de Neptune. C'est également l'un des objets les plus sombres du Système Solaire, presqu'aussi sombre que la suie : comme Phoebé, la lune de Saturne, Protée ne réfléchit que 6 % de la lumière qui la frappe. Etant en plus relativement proche de Neptune, elle ne fut découverte qu'en 1989 lors du passage de la sonde Voyager 2. Elle porte le nom de Protée, un dieu marin de la mythologie grecque qui pouvait changer de forme à volonté.
Elle se trouve à 117 600 kilomètres de Neptune. Elle a "presque" un diamètre de 418 km.
Protée est un astre de forme irrégulière, couvert de cratères d'impact, et ne montre aucun signe de modification géologique. On pense que Protée est aussi grand qu'il est possible pour une lune de l'être sans devenir sphérique sous son propre poids.
Triton
Triton est le septième et de loin le plus gros des satellites de Neptune. William Lassell l'a découvert 17 jours seulement après Neptune. Il porte le nom de Triton, dieu de la mythologie grecque.
Le satellite se situe à 354 760 kilomètres de la planète. Il a un diamètre de 2 700 km.
Son orbite rétrograde (il orbite dans le sens opposé à celui de la rotation de sa planète) fait penser que Triton est un corps de la ceinture de Kuiper qui a été capturé par Neptune sensiblement après la naissance du Système Solaire. Les lunes de Jupiter, Ananké, Carmé, Pasiphaé et Sinopé et la lune de Saturne, Phoebé, ont aussi une orbite rétrograde, mais elles ont toutes moins de 10% du diamètre de Triton. Les lunes qui ont une orbite rétrograde ne peuvent pas avoir été formé dans la même région de la nébuleuse solaire primitive que les planètes autour desquelles elles tournent, elles doivent avoir été capturées plus tard. La capture de Triton expliquerait aussi bien l'extrême excentricité de l'orbite de la lune la plus externe de Neptune, Néréide, que l'apport de chaleur nécessaire pour fondre l'intérieur de Triton (le chauffage par les forces de marée crées par la circularisation d'une orbite de capture très excentrique auraient pu garder Triton liquide pendant un milliard d'années) Des rapprochements sont également faciles avec Pluton et son orbite très excentrique (elle croise même Neptune).
L'axe de rotation de Triton est lui aussi inhabituel, basculé de 157° par rapport à l'axe de Neptune, lui-même incliné de 30° par rapport au plan de l'orbite de Neptune. Au total, l'axe de rotation de Triton pointe pratiquement vers le Soleil, un peu comme Uranus. Pendant que Neptune tourne autour du Soleil, les régions polaires de Triton se présentent tour-à-tour vers le Soleil, produisant sans doute des changements climatiques extraordinairement marqués. Quand Voyager 2 s'est approché de Triton, son pôle sud était tourné vers le Soleil. Presque tout l'hémisphère sud est recouvert d'un "glacier" d'azote et de méthane solides.
Triton a une densité de 2,0 g./cm3 et comporte probablement environ 25 % d'eau sous forme de glace (le reste étant de la roche). Il a une atmosphère ténue d'azote avec des traces de méthane (pour une pression atmosphérique d'à peu près 0,01 millibar). La température de surface de Triton est de seulement 34,5 Kelvins (-235° Celsius), aussi froide que sur Pluton. Toutefois, Triton reste géologiquement actif. Sa surface est récente et présente peu de cratères et Voyager 2 a observé plusieurs volcans produisant des jets d'azote liquide, de poussière ou de méthane (à une hauteur pouvant atteindre 8 km.). L'activité volcanique est sans doute alimentée par les variations saisonnières de température (contrairement aux forces de marée d'Io). Des failles et des vallées profondes recouvrent de complexes réseaux la surface de Triton. Ils proviennent sans doute des successions de gels et de dégels.
A cause de son mouvement rétrograde, l'orbite de Triton se dégrade lentement sous l'effet des interactions de marée avec Neptune.
Ceci est un montage, bien sûr, mais c'est quand même un ingénieur de la NASA qui s'est amusé à composer cette scène avec Triton au premier plan. Photo. : NASA.
Néréide
Néréide est la troisième plus grande lune de Neptune et également la plus éloignée de la planète. Elle fut découverte en 1949 par Gerard Kuiper. Son nom provient des Néréides, les nymphes marines de la mythologie grecque.
L'orbite de Néréide est en moyenne de 5 513 400 km. de rayon, mais est extrêmement excentrique, variant de 1 353 600 km. à son périgée à 9 623 700 km. à son apogée. C'est l'orbite la plus excentrique des planètes ou des satellites naturels de tout le système solaire. Cette orbite inhabituelle pourait suggérer que Néréide est un astéroïde capturé ou un ancien objet de la ceinture de Kuiper, ou qu'elle fut perturbée lors de la capture de Triton, la plus grande lune de Neptune.
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